Daron

Courir m’a sauvé la vie (Mais comment ?)

Je me considérais en bonne santé en grandissant, mais après l’âge de 30 ans, j’ai pris un peu de poids chaque année. En 2010, à 45 ans, je pesais plus de 250 livres et je ne mangeais pas sainement et ne faisais pas d’exercice. Je faisais beaucoup de grasse matinée et de fréquentes siestes, car j’étais toujours fatiguée. Je me disais que j’étais une patate d’entraîneur en surpoids. Le 10 juin de cette année-là, j’ai décidé que je devais perdre du poids et j’ai cherché sur Google “qu’est-ce qui brûle le plus grand nombre de calories en un minimum de temps”. La réponse était la course à pied. J’ai couru mes 5 premiers kilomètres directement depuis le canapé, ce qui a été très difficile et douloureux, mais avec les encouragements de ma femme, j’ai couru à nouveau le lendemain. J’étais sur la bonne voie pour me remettre en forme en courant et en mangeant sainement, et j’ai fini par perdre 70 livres en six mois.

En 2014, j’avais l’impression d’être dans la meilleure forme de ma vie, après avoir terminé sept marathons et mon premier ultra-marathon de 50 km. Un an plus tard, j’ai couru le même ultramarathon de 50 km et, à un kilomètre de l’arrivée, mon corps s’est arrêté. J’ai dû me reposer pendant 30 minutes et j’ai terminé la course en marchant. J’ai ensuite participé à six autres marathons et à un autre 50 km en 2016 et 2017, mais mon corps et mon niveau d’énergie n’étaient pas toujours au beau fixe et ne s’amélioraient pas, même si je m’entraînais beaucoup.

La course à pied m’a permis de prendre conscience de ma santé. En octobre 2016, j’ai finalement consulté mon médecin de famille après un marathon très difficile. Imaginez notre conversation. “Bonjour Doc. Je cours deux à quatre marathons par an et j’ai l’impression de ne plus avoir d’énergie. Qu’est-ce qui ne va pas ?” Elle m’a écouté attentivement et m’a envoyé faire des analyses sanguines complètes, reconnaissant qu’il devait y avoir quelque chose d’anormal. Les résultats sont revenus et elle m’a demandé de faire d’autres analyses sanguines, car l’un de mes résultats devait être une erreur de laboratoire. Il s’agissait de ma ferritine. Tout le reste était très bon, comme on peut s’y attendre de la part d’un coureur passionné. Mon deuxième test est revenu avec le même taux de ferritine, juste en dessous de 1 200 ng/mL. Elle m’a alors orienté vers d’autres tests, mais ceux-ci sont revenus en disant que mes analyses sanguines étaient bonnes. Ils ont déclaré que j’étais en très bonne santé et qu’il ne fallait pas s’inquiéter du taux élevé de ferritine. Heureusement, j’ai un excellent médecin et nous avons insisté pour que des tests supplémentaires soient effectués, y compris des tests génétiques.

Lorsque j’ai reçu mes résultats, mon hématologue m’a informé que j’étais atteint d’hémochromatose héréditaire, les résultats des tests génétiques confirmant le diagnostic. La première question qu’elle m’a posée était de savoir d’où venait mon nom de famille asiatique (Wong). Pour mémoire, l’hémochromatose héréditaire est considérée comme rare chez les Asiatiques et, à cause de mon nom, j’ai failli être écartée des tests génétiques. Ma mère est écossaise et la mère de mon père est d’origine écossaise, mais le simple fait de supposer que je n’avais pas de risque d’hémochromatose à cause de mon nom de famille a failli faire passer mon diagnostic à la trappe. J’ai appris qu’il fallait se battre et se faire l’avocat de sa santé. Après six mois de phlébotomies toutes les deux semaines, j’ai maintenant un taux de fer normal. Je suis également un donneur de sang régulier, ce qui permet de sauver davantage de vies.

Si je n’avais pas commencé à courir, ce qui m’a permis de prendre conscience de mon corps, j’aurais probablement pensé que ma fatigue était due à mon surpoids et à mon manque de forme physique, devenant ainsi la prochaine victime de ce tueur silencieux qu’est l’hémochromatose. Je n’avais jamais entendu parler de l’hémochromatose héréditaire avant d’être diagnostiquée. Au fur et à mesure que je faisais des recherches sur cette maladie et que je recueillais plus d’informations, j’ai décidé de devenir membre de la Société canadienne de l’hémochromatose. J’ai finalement décidé de me porter volontaire pour diriger la section de la Société à Calgary afin de diffuser les informations et les nouvelles indispensables sur ce problème de santé très traitable et d’aider à sauver d’autres vies. Vous savez maintenant comment la course à pied m’a sauvé la vie!

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